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Philippe Bana

La trajectoire d’un passionné

Père de trois enfants, tous handballeurs, dont la petite dernière, Marianne, adoptée il y a quatre ans en Côte d’Ivoire, Philippe Bana et son épouse Mélanie sont licenciés au club de Villiers-sur-Marne. L’ancien gardien de but du Stade Marseillais Université Club (SMUC) où il joua six années durant en première division (1974 à 1980), n’a plus d’autre ambition sur le terrain que le jeu et le plaisir au sein de l’équipe départementale loisir du club du Val-de-Marne.

Il écrit en 2018 le roman du hand tricolore où il raconte les secrets de la performance durable du handball ; il investit tous les bénéfices du livre dans des actions caritatives avec DK Cœur Afrique (association de l’ancien international Daouda Karaboué) et le MESAD France (construction d’un cabinet dentaire dans un orphelinat et projet handball pour les quartiers défavorisés à Abidjan).

Professeur d’EPS

International junior et universitaire, Philippe Bana s’est rapidement tourné vers l’entraînement. À 18 ans, il guide les jeunes du SMUC qui seront successivement champions de France cadets (1980) puis juniors (1981). Parallèlement, il passe son Brevet d’état 2ème degré et entraîne les sélections de Ligues championnes de France en 1980. Les meilleurs formateurs accompagnent le jeune Philippe : l’école permanente de Maurice Mandin et de Daniel Costantini. Son chemin est tout tracé : il choisit de s’investir totalement dans le handball et obtient son CAPEPS qui lui ouvre tous les champs des possibles. Professeur d’EPS, il est rapidement nommé Conseiller Technique Régional, en Provence, où il officie de 1981 à 1991.

Entraîneur

Avec ses amis Philippe Soubranne et Paul Landuré, il fonde l’ADIS (Association pour le Développement de l’Information Sportive) qui permet de rapporter en France les images du haut niveau international inexistantes à l’époque, sans handball sur les écrans. S’il reste dans ses Bouches-du-Rhône chéries, il quitte le SMUC pour prendre les commandes du club d’Aix-en-Provence qu’il conduit en D2. En réalité, pour une courte parenthèse puisqu’il revient au SMUC suite au départ de Daniel Costantini vers l’équipe de France. Ce dernier lui confie l’entraînement de l’équipe première du SMUC qu’il dirigera jusqu’à l’OM Vitrolles. Une aventure qui s’achève en 1991 car Philippe Bana redevient Conseiller Technique Sportif, toujours en Provence.

Le marketing et la communication

Conscient de la nécessité de compléter sa formation initiale, le Marseillais s’engage dans une formation en Management du sport à l’école de commerce de Marseille. Il décroche un Master de management du sport avec un mémoire sur le développement stratégique et marketing de la FFHB qui stagne alors à moins de 200.000 licenciés, n’a ni projet féminin, ni de projet fort pour les jeunes.

Stagiaire à la fédération durant 6 mois au côté de Jean Férignac, l’élu en charge de la communication, il est contacté par André Amiel, son second père, qui lui demande de le rejoindre en 1996, quand il est élu président. Chargé du développement et du marketing de 1996 à 1999, il négocie les premiers contrats marketing de la FFHB avec notamment Canal + et adidas dans une fédération qui démarre à peine sa commercialisation et sa communication. Son appétence permanente pour les médias le conduit à militer pour la présence du handball dans le fameux décret qui oblige les chaînes du service public à diffuser les finales où sont présentes les équipes de France ; ceci dans la foulée de son combat pour mettre à l’antenne la finale du Mondial 99 féminin où les Bleues rassemblent plus de 10 millions de téléspectateurs.

Sur les grands événements, il est présent dès 1996 aux côtés d’André Amiel avec lequel il obtient l’organisation du Mondial 2001 en France. Un évènement qui consacre d’ailleurs les Français champions du monde. Il décroche, toujours avec André Amiel, le Mondial 2007 féminin puis, avec Joël Delplanque, le Mondial 2017 masculin et l’EURO 2018 féminin. Des compétitions marquées également par une médaille d’or pour les équipes tricolores.

Successeur d’Alain Mouchel à la Direction Technique Nationale

Nommé Directeur technique national en 1999, il développe rapidement le Mini-Hand avec du matériel innovant avec un challenge des Comités et les impressionnantes opérations des Grands Stades au Parc des Princes et dans plusieurs stades mythiques dans les territoires.

Il solidifie l’équipe de France féminine en nommant Olivier Krumbholz à la tête des Bleues qui enchainent les campagnes à succès. Avec André Amiel, il instaure la parité des moyens, de l’encadrement et de primes entre les hommes et les femmes, chose rarissime encore à notre époque. Il accompagne les équipes de France partout dans le monde dans les succès ou les échecs. Il choisit Claude Onesta pour succéder à Daniel Costantini en 2001 et pérennise l’encadrement, les moyens et les savoir-faire des équipes de France qui deviennent un exemple dans le monde.

Les titres s’accumulent et la médiatisation favorise l’attractivité de la discipline avec des dizaines de milliers de jeunes licencié.e.s qui viennent grossir les rangs des clubs. En 2018, Il réforme complètement l’architecture des formations pour doter la FFHB de ses propres formations et diplômes pour tous les publics. Sur le développement des pratiques, encore récemment avec les élues Béatrice Barbusse et Pascale Jeannin, il réforme l’offre de pratiques pour la simplifier avec le Baby-Hand, le Hand à 4, le Handfit, le Beach Handball et le Handensemble comme piliers de la diversification du Handball. Ces conquêtes et ces projets, tous réalisés au 21e siècle ont contribué à faire passer la fédération de 200.000 à 520.000 licencié.e.s.

Un engagement militant

À la tête de la Direction Technique Nationale pendant deux décennies, Philippe Bana multiplie le nombre de pôles espoirs avec les Territoires qui passent de 20 en 1995 à 48 en 2016, avant la réforme territoriale. Il développe avec les clubs professionnels la politique des centres de formation, exemple de coopération entre le monde fédéral et professionnel. Président de l’Association des Directeurs techniques nationaux depuis 2005, il a défendu le modèle fédéral et ses cadres pour pérenniser un service public d’agents du sport auprès des fédérations, dans un combat médiatisé et gagné tout récemment. Une récompense pour cet homme de conviction, pugnace mais jamais dépourvu de sa bonne humeur. Conscient de la nécessité de maîtriser les arcanes des instances internationales, il occupe aujourd’hui la vice-présidence du Board des Nations de la fédération européenne (EHF). Membre aussi du Professional Handball Board européen, il défend avec Nodjialem Myaro l’intérêt des fédérations avec les ligues professionnelles, les joueurs et les grands clubs professionnels. Il n’hésitera pas, pendant le Mondial 2019, à lancer le combat pour la défense des joueurs internationaux face aux cadences infernales des dernières compétitions. Avec les joueurs, il obtient gain de cause et des règles protégeant les athlètes. Un temps exclu par l’IHF, il est réintégré à la Commission Sportive, sous la pression des nations qui comptent avec lui un allié pour la défense des intérêts du handball. Son ambition permanente.

Philippe BANA - Entraîneur

Le parcours de Philippe BANA

1980-1981 :
Professeur d’EPS

1981-1996 :
Conseiller technique régional

1995-2020 :
Élu à l’IHF – Commission Sportive

1999-2020 :
Directeur technique national de la FFHandball

2010-2020 :
Élu à l’EHF – Vice-président du Board des Nations – Membre du Board du Handball Professionnel

2005-2020 :
Président de l’Association des Directeurs Techniques Nationaux (AsDTN)